Contexte et réactions autour de l’évocation de la peine de mort
Jeudi, le président américain a évoqué la possibilité d’appliquer la peine de mort à des élus démocrates qui avaient encouragé les militaires et les agents du renseignement à désobéir aux ordres jugés illégaux par son administration. Le Parti démocrate a réagi sur X en qualifiant ces propos d’« infâmes ». Sur Truth Social, il a lui‑même écrit : « COMPORTEMENT SÉDITIEUX, passible de la peine de MORT ! »
Ces échanges s’inscrivent dans un contexte de controverse autour d’un recours présumé à l’armée sans fondement légal pour des opérations de maintien de l’ordre intérieures et pour la lutte contre le narcotrafic à l’étranger, selon l’opposition.
Une vidéo des élus démocrates et leurs arguments
Dans un message publié peu avant sur le même réseau, Donald Trump avait qualifié ces opposants de « traîtres » et évoqué un « comportement séditieux ». Les six élus démocrates représentant la Chambre et le Sénat, qui ont eux‑mêmes servi dans l’armée ou les services secrets, ont publié sur X une vidéo dans laquelle ils affirment : « Vous pouvez refuser les ordres illégaux. » Ils soutiennent que l’administration oppose les militaires en uniforme et les professionnels du renseignement aux citoyens américains.
Les signataires dénoncent une « rhétorique violente et déchaînée » et avertissent que des menaces visant la Constitution peuvent provenir « non seulement de l’étranger, mais aussi d’ici, chez nous ».
Soutiens et cadre juridique
Un groupe réunissant plus de 360 anciens responsables militaires et diplomatiques a exprimé son soutien à ces six élus, accusant la Maison‑Blanche de « transformer un principe de droit fondamental en désaccord politique ». Selon ce communiqué, la désobéissance à des ordres illégaux est au cœur du contrôle civil sur l’armée.
Les six élus ne précisent pas dans leur vidéo les ordres auxquels ils font référence, tandis que Trump et son allié au Pentagone, Pete Hegseth, sont critiqués pour leur usage des forces armées. Le président a ordonné le déploiement de la Garde nationale dans plusieurs villes démocrates, dont Los Angeles et Washington, invoquant une hausse de la criminalité et affrontant l’avis des autorités locales.
Frappes, droit international et réponses internationales
Parallèlement, les États‑Unis ont mené ces dernières semaines une vingtaine de frappes dans les Caraïbes et dans le Pacifique contre des embarcations qu’ils accusent de transporter de la drogue, sans que les preuves soient présentées publiquement ; au moins 83 personnes seraient décédées.
Le haut‑commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exhorté Washington à vérifier la légalité de ces frappes, évoquant des indices de violations du droit international humanitaire et d’exécutions extrajudiciaires. Le Ministère de la justice a répliqué le 12 novembre que ces frappes avaient été ordonnées « conformément aux lois du conflit armé » et qu’elles constituaient des ordres licites.