Sanae Takaichi prend la direction du PLD : première femme à ce poste et tournant politique pour le Japon

Monde

Contexte et élection interne

Âgée de 64 ans, Sanae Takaichi se prépare à prendre les rênes du Parti Libéral Démocrate (PLD), succédant à Shigeru Ishiba, qui avait été élu Premier ministre après l’élection interne du PLD en octobre 2024 et qui l’avait battue pour ce poste.

Au cours du second tour du scrutin réservé aux élus et membres du PLD, Takaichi a devancé Shinjiro Koizumi, ministre de l’Agriculture et fils de l’ancien Premier ministre Junichirō Koizumi, avec 185 voix contre 156.

Parlement et perspectives pour la direction

Une passation est attendue lors d’un vote au Parlement prévu le 15 octobre, même si le résultat demeure incertain : le PLD a perdu sa majorité absolue à la Diète dans les deux chambres cette année, dans un contexte d’insatisfaction face au coût de la vie.

La nouvelle dirigeante a déclaré, peu après son élection, qu’elle « inaugurait une nouvelle ère pour le PLD ». Elle devra œuvrer pour restaurer l’influence d’un parti de droite nationaliste, au pouvoir quasi sans interruption depuis 1955.

Parmi les enjeux à venir figurent le vieillissement démographique, l’endettement national, les difficultés économiques et les préoccupations relatives à l’immigration.

Parcours et ligne politique

Figure politique expérimentée, Takaichi s’est positionnée ces dernières années comme un partisan d’une ligne dure sur la sécurité et la défense, tout en défendant des mesures budgétaires et monétaires ambitieuses, inspirées notamment des politiques dites Abenomics. Ancienne ministre de la Sécurité économique, elle a par le passé été critique envers la Chine et son renforcement militaire dans la région Asie-Pacifique.

Elle a aussi indiqué qu’elle pourrait renégocier certains droits de douane avec les États-Unis si des éléments de l’accord étaient jugés injustes ou préjudiciables pour le Japon.

Immigration, sécurité et Yasukuni

Sur l’immigration et le tourisme international, elle a adopté une posture ferme et a mis en avant des inquiétudes concernant la criminalité et l’influence économique des étrangers, appelant à un durcissement des règles liées à l’achat immobilier.

Elle est régulièrement associée au sanctuaire controversé de Yasukuni, perçu par plusieurs voisins comme un symbole du militarisme passé du Japon. Lors de la campagne interne, elle a toutefois adouci son discours et avait laissé entrevoir la possibilité de se rendre à Yasukuni en tant que Première ministre.

Héritage et soutiens

Cette dirigeante est souvent vue comme admiratrice de Margaret Thatcher et bénéficie du soutien de l’aile conservatrice du PLD ainsi que des partisans de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, assassiné en 2022.

Sur le plan économique, elle soutient une politique monétaire expansive et d’importantes dépenses publiques, en résonance avec les axes mis en œuvre sous Shinzo Abe.

Contexte politique et dynamique partisane

Son arrivée s’inscrit dans un désamour persistant envers le PLD au profit d’un mouvement nationaliste comme le Sanseito, qui défend l’idée Le Japon d’abord et a renforcé son soutien grâce à un message anti-immigration. La dernière élection nationale a amplifié cette dynamique, avec des discussions sur les coûts de logement et la sécurité.