Renens : un homme de 25 ans devant le tribunal pour le féminicide de sa compagne à Lausanne

Suisse Romande

Contexte et profil de l’accusé

La présidente du tribunal a ouvert l’audience en citant des descriptions formulées par l’entourage de l’accusé: bagarreur, trompeur, mythomane, possessif ou manipulateur. L’homme de 25 ans est ainsi confronté aux accusations d’un féminicide visant Kelly, 23 ans, lors d’une soirée de mai 2023 à Lausanne.

À Renens (VD), une vingtaine de personnes se sont mobilisées en soutien à la famille de la victime.

Trois ans d’emprise et violences dans le couple

Le couple était ensemble depuis plus de trois ans. Kelly aurait été victime de violences physiques et psychologiques; elle aurait été écartée de son cercle d’amis et suivie par son partenaire via son smartphone, avec sa localisation activée en permanence. Selon les faits, il aurait aussi soutiré de l’argent à la jeune femme.

Kelly lui aurait prêté 37’000 francs, soit près de trois quarts de l’héritage perçu après le décès de son père, et cet argent aurait été utilisé pour l’achat de voitures, alors même que le prévenu ne détenait pas le permis de conduire. Une reconnaissance de dette a été signée avant que la relation ne se termine.

Le lendemain de la rupture, l’accusé aurait attiré Kelly en simulant un acheteur pour sa voiture et, après une dispute, l’aurait poignardée au cou. Il aurait ensuite appelé les secours sans lui porter assistance. Kelly est décédée quatre jours plus tard des suites de ses blessures.

Le jour des faits, des recherches sur internet évoquaient des méthodes pour tuer rapidement avec un couteau. L’accusé aurait aussi confié à l’une de ses conquêtes qu’il avait envie de la tuer. Il apparaissait régulièrement violent dans ses relations passées, selon des témoignages.

Une ex-petite amie, mère de son fils de 8 ans, est venue témoigner et a décrit des coups reçus ainsi que des périodes d’isolation et de violence domestique, notamment des coups de pied au ventre et des scènes où il imposait ses conditions sur le lit.

Réactions et remise en question de l’accusé

En pleurs, l’accusé a reconnu la quasi-totalité des faits tout en soutenant qu’il aimait Kelly. Il s’est justifié en évoquant son immaturité et le fait de ne pas être lui-même à ce moment-là, se décrivant comme un « monstre ».

Il a affirmé qu’il acceptait toute sanction et a déclaré être prêt à faire face à une éventuelle condamnation, même une peine de prison à vie, estimant avoir détruit une famille.

Suite du procès

Le procès se poursuit et une audience est programmée pour mercredi.