Prévisions financières de l’AVS : des déficits attendus mais moins importants qu’annoncé

Suisse

Les perspectives financières du premier pilier de l’Assurance-vieillesse et survivants (AVS) apparaissent globalement plus favorables que ce qui avait été estimé il y a un an. Selon les dernières projections, les déficits prévus à moyen et long terme demeurent significatifs, mais leur ampleur s’annonce réduite par rapport aux estimations précédentes.

Excédents à court terme et premiers déficits projetés

En 2024, l’AVS a enregistré un excédent de répartition de 2,8 milliards de francs. Les prévisions tablent encore sur un solde positif avoisinant 2,2 milliards pour l’année 2025. Cependant, les projections à plus long terme indiquent un retournement de tendance : un déficit de répartition d’environ 1,9 milliard de francs pourrait intervenir dès 2030, avant d’atteindre environ 4,2 milliards en 2035.

Le Conseil fédéral, qui a pris connaissance de ces données mercredi, souligne l’importance d’une mise en place rapide d’un financement supplémentaire, en particulier pour couvrir les charges liées à l’introduction de la 13e rente AVS.

Données démographiques revues à la hausse

Les scénarios démographiques actualisés pour 2025 anticipent un nombre de personnes actives plus élevé que celui envisagé lors des prévisions de 2020. Parallèlement, la croissance de la population de plus de 65 ans ainsi que l’augmentation de l’espérance de vie seraient plus modérées qu’attendu. Ces évolutions devraient générer davantage de cotisations salariales et contenir les dépenses de l’AVS.

Impact des prévisions économiques

Si ces tendances démographiques apportent un soutien aux finances de l’AVS, elles sont en partie contrebalancées par les dernières estimations économiques. Celles-ci anticipent un ralentissement de la progression des salaires, réduisant ainsi la dynamique de croissance des recettes issues des cotisations.

Des déficits réduits par rapport aux scénarios précédents

En combinant les effets démographiques et conjoncturels, les déficits prévisionnels apparaissent moins marqués qu’attendu initialement. Les écarts atteignent environ 600 millions de francs en 2030 et 1,7 milliard en 2035 par rapport aux estimations de l’an dernier.

Il convient toutefois de préciser que ces scénarios financiers ne tiennent pas encore compte d’éventuelles conséquences liées aux droits de douane américains. L’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) se réserve la possibilité d’adapter ses calculs si nécessaire.