Les ONG innovent en Méditerranée pour sauver des vies malgré les obstacles

Contexte et innovations des ONG en Méditerranée

Selon SOS Méditerranée, l’Ocean Viking a secouru plus de 42’000 personnes en dix ans. Le navire est aussi fréquemment au cœur d’éléments médiatiques et a été pris pour cible par des garde-côtes libyens armés cet été.

Une réponse sécurisée et une surveillance élargie grâce à l’aérien

Pour renforcer la sécurité des équipes et étendre la surveillance, l’ONG a lancé sa première mission aérienne avec l’appui de l’Albatross, un appareil basé à Lampedusa. Le directeur général, Eliott Guy, indique qu’il s’agit d’un enjeu majeur pour sécuriser les opérations et patrouiller autour des navires humanitaires encore présents en mer.

L’aéronef permet aussi de collecter des données dans un contexte où les capacités européennes de surveillance se réduisent. Le directeur général précise que les ONG opèrent de plus en plus à l’aveugle. Lors de la première mission, l’Albatross a repéré une embarcation invisible sur les radars, ce qui a permis un sauvetage immédiat.

Des embarcations nouvelles et des contraintes juridiques

Face à une Méditerranée encore traversée par des flux migratoires importants, les ONG explorent de nouveaux types d’embarcations. Après un an d’arrêt, Médecins sans Frontières envisage de reprendre ses opérations avec un bateau ambulance plus petit et plus rapide, destiné à contourner les lois italiennes mises en œuvre par le gouvernement Meloni en 2023. Parmi elles figure la pratique du port éloigné, qui autorise les autorités à rallonger les trajets des bateaux de sauvetage vers des ports du nord.

Autre contrainte notable: un seul sauvetage est autorisé par mission pour les navires; en cas de dérogation, des sanctions, pouvant aller jusqu’à la confiscation du bateau, demeurent possibles.

Incidents et critiques des opérations de sauvetage

L’ancien navire de MSF a été détenu 160 jours, puis a passé 163 jours supplémentaires en mer pour rejoindre des ports éloignés. Rositsa Atanasova, coordinatrice des affaires humanitaires chez MSF, souligne la nécessité d’un outil adapté au contexte tout en rappelant l’objectif: sauver des vies, assurer une aide médicale d’urgence et témoigner des violences subies en mer, en Libye et dans les pays d’origine et de transit.

Elle dénonce une hausse des interceptions, des retours forcés et des incidents, notamment imputés à des acteurs libyens, et appelle à la protection du droit maritime international et des droits des réfugiés.

La crise migratoire demeure active et des milliers de migrants restent à secourir, estiment les ONG.