Corée du Nord, sanctions ONU : crypto-monnaies et cybersphère pour financer des programmes interdits

Monde

Contexte et cadre des sanctions

Selon l’Équipe multilatérale de surveillance des sanctions, créée en octobre 2024, la Corée du Nord poursuit ses efforts pour contourner les mesures de l’ONU en recourant à des cryptomonnaies afin d’échanger des matières premières et des armements. Le rapport indique aussi que Pyongyang déploie des informaticiens à l’étranger pour blanchir des fonds et générer des revenus.

Montants et activités de cybersource

Entre janvier et septembre 2025, les pirates nord-coréens auraient dérobé au moins 1,65 milliard de dollars, dont 1,4 milliard lors d’un vol en février sur la plateforme d’échanges de cryptomonnaies Bybit, selon le MSMT.

Nouveaux flux financiers et stabilité des échanges

Le groupe de surveillance précise que des responsables nord-coréens auraient utilisé des stablecoins pour des transactions liées à des achats, notamment la vente et le transfert de matériel militaire et de matières premières comme le cuivre, utilisé dans la fabrication de munitions.

Impacts sur le développement des armements

Selon le MSMT, ces détournements s’ajoutent aux gains illégaux en cryptomonnaies enregistrés par la Corée du Nord, qui s’élevaient à 1,2 milliard de dollars en 2024, et financent « le développement illégal de ses programmes d’armes de destruction massive et de missiles balistiques ».

Soutien international et mouvements de travailleurs

Le rapport indique aussi que Pyongyang a envoyé des ressortissants spécialisés en informatique dans au moins huit pays, majoritairement en Chine, mais aussi en Russie, au Laos, au Cambodge, en Guinée équatoriale, en Guinée, au Nigeria et en Tanzanie. Le MSMT évoque la perspective d’un flux de « 40 000 travailleurs en Russie », y compris des délégations de travailleurs informatiques, tout en rappelant l’interdiction faite par les sanctions ONU de gagner de l’argent à l’étranger.

Cas liés au divertissement et à LinkedIn

Un rapport de 2024 de 38 North, basé aux États‑Unis, cite des spécialistes de l’informatique nord‑coréens – dissimulant leur nationalité – qui auraient obtenu des contrats pour travailler sur des projets d’animation dirigés par des studios japonais et des entreprises américaines telles qu’Amazon et HBO Max. Amazon a déclaré n’avoir jamais recruté directement ces travailleurs et a précisé que des sous-traitants recrutés via un studio d’animation nord‑coréen n’étaient pas employés par Amazon ni n’avaient accès à ses systèmes. HBO n’a pas souhaité commenter. Des informations antérieures indiquent que ces Nord‑Coréens auraient travaillé pour SEK, le studio d’animation d’État, et auraient contribué à des projets à l’étranger, notamment Les Simpson, le film, en 2007.

Renseignements et perception publique

Au début de 2024, les services de renseignement sud‑coréens avaient affirmé que des espions nord‑coréens usaient LinkedIn pour se faire passer pour des recruteurs et attirer des Sud‑Coréens travaillant dans des entreprises de défense.

Le MSMT a été créé en octobre 2024 et regroupe l’Australie, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, les Pays‑Bas, la Nouvelle‑Zélande, la Corée du Sud, le Royaume‑Uni et les États‑Unis.