Budget 2026 de Genève : déficit marqué et priorité à l’économie et à l’investissement

Genève

Contexte financier et déficit prévisionnel pour 2026

Le canton de Genève présente un budget 2026 qui prévoit un déficit dépassant les 400 millions de francs, qualifié d’« extrêmement important » par le Conseil d’État. La structure budgétaire révèle un écart croissant entre les charges et les recettes.

Les charges de fonctionnement atteignent 11,24 milliards de francs, alors que les revenus prévus s’établissent à 10,83 milliards, ce qui contribue à l’ampleur du déficit.

Selon le gouvernement, la hausse des charges contraintes et mécaniques demeure la principale source du déséquilibre (+379 millions), alimentée notamment par la croissance démographique, le vieillissement de la population, les coûts de la santé et les indexations automatiques. La contribution du canton à la péréquation intercantonale est également en hausse (+128,9 millions).

Évolution des revenus et contexte fiscal

Du côté des revenus, le gouvernement évoque un retour à la normale après plusieurs années de résultats soutenus dans des secteurs tels que le négoce, l’horlogerie et la banque. Le canton doit aussi absorber les effets des baisses d’impôt approuvées par référendum, estimées à environ 475 millions. Au final, les impôts des personnes physiques augmentent d’environ 112 millions (+2,3%), tandis que ceux des personnes morales diminuent d’environ 53 millions (-2,6%).

Mesures et priorités budgétaires

Face à cette situation, le Conseil d’État propose des économies nettes de 177,7 millions et invite les communes à contribuer à la péréquation cantonale (-108,6 millions). L’annuité des fonctionnaires pourrait également être suspendue (-60,2 millions).

« On propose, le Grand Conseil dispose », a rappelé le conseiller d’État Pierre Maudet. Un nouveau plan d’économies est par ailleurs annoncé pour le printemps prochain. Le déficit est pour l’instant couvert par la réserve conjoncturelle et la dette est estimée à 10,8 milliards, avec des coûts d’emprunt en léger repli grâce à des taux d’intérêt bas. Les investissements restent soutenus à 827 millions.

Le budget prévoit aussi un financement renforcé pour des postes jugés stratégiques : formation, social, police, TPG, transition numérique et innovation. Au total, 284,9 postes supplémentaires devraient être créés.

Réactions et contexte politique

Nathalie Fontanet, cheffe du Département des finances, a qualifié les résultats de « préoccupants ». Elle a aussi évoqué l’absence d’Antonio Hodgers lors de l’annonce et a indiqué qu’à moins d’un mois de son départ, il avait choisi de se désolidariser du processus budgétaire après douze années à piloter cet exercice.

Elle rappelle toutefois que le Conseil d’État réunit des provenances partisanes différentes et cherche à avancer collectivement, même si le contexte international « incertains et fragiles » complique l’accord.

Évolutions et suites prévues

Le Gouvernement a annoncé qu’un nouveau plan d’économies sera développé au printemps. Pour l’instant, le déficit est couvert par la réserve conjoncturelle et la dette est estimée à 10,8 milliards, avec un coût de financement en diminution grâce à des taux d’intérêt bas. Les investissements restent importants, autour de 827 millions.