Alzheimer et démence : pourquoi prioriser la santé publique

Santé

Alzheimer : pourquoi faire de cette maladie une priorité de santé publique

À Genève, le rédacteur en chef de The Lancet, Richard Horton, a déploré que la démence due à Alzheimer passe trop souvent inaperçue dans les débats sanitaires. La maladie mérite une attention accrue, car la prise en charge des personnes concernées reste inégale et repose largement sur le soutien des proches aidants.

Des chiffres lourds qui exigent une réponse

Aujourd’hui, environ 69 millions de personnes présentant des troubles cognitifs liés à Alzheimer pourraient évoluer vers une démence dans les années à venir. Le vieillissement démographique laisse à craindre un triplement de ce chiffre d’ici 2050, selon l’éditorial du Lancet.

Des progrès diagnostiques accompagnés de controverses

Des avancées récentes permettent désormais de détecter la maladie grâce à de nouveaux biomarqueurs. Autrefois, le diagnostic définitif reposait sur l’observation post mortem, lors d’une autopsie cérébrale. Le consensus sur les symptômes a aussi évolué à mesure que la recherche progresse.

Si des traitements existent, ils ne constituent pas une cure miraculeuse: ils peuvent toutefois ralentir la progression et atténuer certains signes cliniques.

Un défi pour les systèmes de santé et les familles

La maladie d’Alzheimer est une affection cérébrale complexe qui évolue lentement, parfois sur près de deux décennies. Le diagnostic précoce permet une prise en charge potentiellement plus efficace, selon les experts. Cependant, les avis divergent encore sur les meilleures approches thérapeutiques entre spécialistes.

Le neurologue Nick Fox, de l’University College London, souligne que le développement de thérapies offre de l’espoir pour les patients et leurs proches. Pour les systèmes de santé, cela implique notamment de renforcer les équipes et les ressources dédiées.

Un appel à une attention accrue des décideurs

Certains chercheurs estiment que les autorités publiques devraient accorder à Alzheimer autant d’importance que d’autres grands enjeux sanitaires, comme les maladies cardiovasculaires ou le cancer. La série d’articles publiée par The Lancet est présentée comme une contribution à ce débat.