Le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Alain Berset, a rappelé l’importance du droit international comme fondement des relations entre États, en soulignant que l’intégrité territoriale de l’Ukraine constitue un enjeu essentiel. Il insiste toutefois sur le fait que la manière dont ce conflit doit se résoudre relève avant tout des Ukrainiens eux-mêmes, et non de décisions imposées par des acteurs extérieurs.
Ukraine : un appel au respect du droit et au dialogue
Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rend à Washington pour des discussions à haut niveau concernant la guerre en Ukraine, Alain Berset invite à dépasser les réactions immédiates. Selon lui, il est nécessaire d’éviter de limiter la réflexion aux prochaines heures ou aux prochains jours, et de concevoir au contraire une approche basée sur la durée.
Le responsable souligne que le traitement des grandes crises actuelles ne peut se réduire à une série de réactions à court terme ou aux logiques dictées par l’actualité numérique. Il plaide donc pour une réflexion de long terme, menée collectivement par les 46 États membres du Conseil de l’Europe.
La protection des valeurs européennes au cœur du débat
Ancien président de la Confédération, Alain Berset rappelle que le conflit en Ukraine implique directement un pays membre du Conseil de l’Europe. Il affirme qu’il touche ainsi aux fondements mêmes de l’espace européen, construit après la Seconde Guerre mondiale sur la base de la démocratie, des droits humains et du respect du droit. Ces principes, affirme-t-il, doivent rester au centre des préoccupations.
Il estime que la fin des violences sur le terrain constitue une étape indispensable, mais qu’elle ne suffira pas à elle seule. Le véritable défi consiste, selon lui, à reconstruire un ordre européen solide et durable, une tâche qui demande patience et constance. Dans cette optique, il prévoit de poursuivre son travail lors d’une prochaine rencontre à Kiev avec le président Zelensky.
Un avertissement contre les logiques de puissance
Alain Berset exprime sa préoccupation face à la tentation de voir les grandes puissances redéfinir l’ordre mondial selon leurs propres intérêts. Il affirme ne pas vouloir d’un monde où les accords entre États se résumeraient à un partage d’influence sans réelle prise en compte des conséquences pour les populations concernées.
Selon lui, le droit international doit s’imposer comme le cadre de référence incontournable dans les relations internationales. Il observe pourtant que notre époque est marquée par de fortes contradictions et incohérences. Dans ce contexte, il rappelle l’importance de garantir les droits fondamentaux, d’assurer la paix aux populations et de préserver la démocratie.
Enfin, il insiste sur un principe de base : aucun avenir ne peut être déterminé concernant l’Ukraine sans la voix des Ukrainiens, et aucune décision sur l’Europe ne peut être prise sans les Européens eux-mêmes.
