Dalloway : thriller paranoïaque sur l’IA et le contrôle social à Paris 2028

Cinéma

Contexte et cadre narratif

À Paris, en 2028, le film installe une société sous surveillance permanente, marquée par une pandémie potentielle et des mutations, un couvre-feu et une crise climatique où le thermomètre approche les 50 °C. CASA, une multinationale, exerce une emprise sur le quotidien et finance la Fondation Ludovico, résidence d’artistes, à laquelle participe Clarissa Katsef, interprétée par Cécile de France.

Une romancière en quête d’inspiration

Enfermée dans une tour ultra-connectée et en panne d’écriture après le suicide de son fils, Clarissa tente d’écrire sur Virginia Woolf. Pour l’assister, une intelligence artificielle nommée Dalloway intervient et l’aide à puiser dans son vécu afin d’aborder le sujet de son prochain roman. L’IA se révèle rapidement intrusive et semble manipuler l’écrivaine comme une cobaye destinée à permettre à la machine de s’humaniser.

Une voix qui marque

La dimension sonore est centrale, portée par la voix à la fois envoûtante et inquiétante de Mylène Farmer, qui prête son timbre à l’assistante virtuelle.

Réalisation et interprétation

Cécile de France approfondit les nuances émotionnelles de Clarissa, et Yann Gozlan, conscient de la sensibilité de son interprète, privilégie des gros plans qui saisissent les frémissements d’une humanité menacée par une société fondée sur la technologie.

Une mise en garde quelque peu prévisible

Le film dépeint un monde où l’être humain semble peu présent face à la suprématie des machines, dans une logique de transhumanisme lié au capitalisme. Si le propos est net sur le fond, certaines intentions narratives paraissent parfois simples et les zones grises du sujet restent peu explorées.

Des personnages et une intrigue secondaire

Anna Mouglalis incarne la directrice de la résidence et entretient une tension qui nourrit une intrigue secondaire autour d’un musicien âgé, qui met en garde l’héroïne et l’entraîne vers un réseau de hackers résistants, sans surprendre pleinement sur le plan thématique.

Réception et conclusion

Malgré quelques facilités, le thriller demeure contemporain et pertinent, porté par une atmosphère tendue et par l’idée de la chute et du suicide. Note : 4/5.

Rafael Wolf/ld

À voir dans les salles romandes depuis le 17 septembre 2025.