Exercices militaires conjoints entre la Russie et la Biélorussie : une simulation stratégique près de l’Otan

Monde

Des manœuvres militaires à visée stratégique dans la région de Minsk

Les forces russes et biélorusses ont lancé une série d’exercices conjoints se déroulant du vendredi au mardi, près d’une localité à l’est de Minsk, la capitale biélorusse, selon les déclarations officielles. Ces manœuvres incluent notamment des actions militaires simulées sur le territoire russe, ainsi qu’en mer de Barents et en mer Baltique, selon l’armée russe.

Contexte et objectifs des exercices Zapad-2025

Baptisées Zapad-2025, ces opérations militaires interviennent dans un contexte géopolitique tendu, alors que l’armée russe poursuit ses progrès au front ukrainien et intensifie ses attaques aériennes sur le territoire voisin, trois ans et demi après le début du conflit à grande échelle. La Russie a toutefois rejeté les inquiétudes suscitées par ces exercices, qui se tiennent traditionnellement tous les quatre ans. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a affirmé qu’il s’agissait d'”exercices planifiés qui ne ciblent personne”.

Une réponse diplomatique à la pagination militaire russe

Pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la nature de ces manœuvres pourrait ne pas être purement défensive, ce qui alimente la controverse sur leurs intentions stratégiques. La dimension de ces exercices a été considérablement réduite par rapport à l’édition précédente, organisée en 2021, laquelle mobilisait environ 200 000 soldats russes, quelques mois avant leur offensive en Ukraine. La participation de la Biélorussie a été initialement estimée à 13 000 militaires, puis réduite de moitié en mai dernier, en raison de la mobilisation en cours en Ukraine.

Incidents et tensions géopolitiques autour des activités militaires

Selon le dirigeant européen Donald Tusk, ces manœuvres simuleraient notamment l’occupation du corridor de Suwalki, une zone stratégique séparant la Pologne de la Lituanie, contrôlée par l’enclave russe de Kaliningrad, et souvent considérée comme un point vulnérable susceptible d’être ciblé en cas d’attaque russe. Toutefois, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a qualifié ces inquiétudes d’”absurdité totale”. Par ailleurs, le ministre biélorusse de la Défense a récemment indiqué que les exercices avaient été déplacés loin des frontières polonaises et ukrainiennes pour réduire les tensions.

Réactions des pays voisins et enjeux sécuritaires

Les nations membres de l’OTAN situées à proximité, notamment la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, craignent l’impact de ces opérations militaires. Ces pays ont renforcé leur posture sécuritaire en limitant notamment certains trafics aériens, voire en fermant complètement leur frontière avec la Biélorussie pendant la durée des exercices. La Pologne a notamment demandé à Varsovie de reconsidérer cette décision, dénonçant ce qu’elle considère comme des “mesures de confrontation”.

Intrusions aériennes et tensions diplomatiques

Une intrusion de drones dans l’espace aérien polonais, survenue dans la nuit de mardi à mercredi, a suscité une réaction forte de la part des autorités polonaises, même si Moscou refuse de l’assimiler à une provocation intentionnelle. La tension demeure vive, tandis que les alliés européens renforcent leur défense aérienne dans la région.

Position de l’OTAN face à ces exercices militaires

L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a réaffirmé qu’elle ne percevait aucune “menace militaire immédiate” contre ses 32 membres, malgré les activités militaires en cours. Un responsable de l’Alliance a précisé que l’OTAN suivait de près ces développements et appelait Moscou et Minsk à agir avec transparence et prévisibilité, afin d’éviter toute escalade.