Crise du logement en Suisse : le taux de logements vacants atteint un seuil historique de 1 %

Suisse

Une diminution continue des logements vacants en Suisse

Selon une communication publiée mardi par l’Office fédéral de la statistique (OFS), le taux de logements disponibles à la location ou à la vente a poursuivi sa baisse, tombant de 1,08 % à 1 % en un an. À la date du 1er juin 2025, la Suisse comptait un peu plus de 48’000 logements vacants, soit une diminution significative par rapport à l’année précédente. Sur l’ensemble des sept grandes régions du pays, cette baisse représente près de 3’600 logements libres en moins, marquant la cinquième année consécutive de contraction du parc destiné aux locataires et acheteurs.

Les régions suisses les plus impactées par la raréfaction de l’offre immobilière

Le Tessin et la région lémanique en première ligne

La région du Tessin a été particulièrement touchée par cette réduction, avec une baisse du pourcentage de biens disponibles de 2,08 % à 1,92 %. La région lémanique suit également cette tendance, passant de 0,96 % à 0,83 %. Ces chiffres traduisent une tension accrue sur le marché immobilier local, alimentée par une faible offre de logements en vente ou en location.

Une extension de la crise au-delà des centres urbains

Face à cette raréfaction, certains habitants des cantons vaudois se voient contraints de s’éloigner des centres urbains pour se loger, notamment dans la vallée de la Veveyse, en Fribourg. À Châtel-Saint-Denis, où de nombreux projets de construction voient le jour, le marché immobilier demeure particulièrement raréfié, avec un taux de logements vacants considéré comme extrêmement faible. Le nouveau quartier mis en place à proximité de la gare est déjà totalement occupé, selon le syndic Charles Ducrot dans l’émission 19h30.

Une situation critique dans la région romandie

Au-delà de 2 %, le taux de logements vacants est généralement considéré comme révélant une pénurie. En Suisse romande, à l’exception du canton du Jura, cette situation prévaut désormais dans la majorité des cantons. Genève affiche le taux le plus bas, avec seulement 0,34 % de logements disponibles. Les autres cantons de la région présentent également des taux faibles, notamment Vaud (0,89 %), Fribourg (1,11 %), Berne (1,12 %), Valais (1,18 %) et Neuchâtel (1,82 %). Le Jura, avec un taux de 3,03 %, et Soleure, à 2,05 %, sont actuellement les seuls cantons romands au-dessus du seuil critique de 2 %.

Une tension à l’échelle nationale

Sur le plan national, Genève demeure le canton le plus affecté, avec un taux de logements vacants extrêmement faible. Zoug affiche 0,42 % et Zurich 0,48 %. Près de la moitié des cantons, soit quinze d’entre eux, présentent un taux inférieur à 1 %, témoignant d’une tension généralisée sur le marché immobilier. La pénurie affecte principalement les familles, avec une forte demande pour des appartements de 3 et 4 pièces.

Une crise sans précédent à Viège, en Valais

La commune de Viège connaît actuellement une pénurie record de logements, avec un logement disponible pour environ 2 500 propriétés. La présence de l’entreprise Lonza, qui étend ses activités dans la région, exerce une pression supplémentaire sur le marché immobilier local. La municipalité avait anticipé ces difficultés en réservant une zone de vingt hectares pour accroître le parc immobilier, destinée à couvrir plusieurs décennies de croissance. Cependant, selon le président de la commune, Niklaus Furge, la quasi-totalité de ce terrain est aujourd’hui déjà construite, rendant la situation critique.

Ce contexte de forte tension sur le marché immobilier en Suisse soulève des questions sur les stratégies à adopter pour atténuer cette crise. Pour en discuter, un débat récent a réuni Pierre Zwahlen, député vert au Grand Conseil vaudois, et Florence Bettschart-Narbel, députée et présidente du PLR Vaud. La problématique de la pénurie de logements dans le canton de Vaud est donc au cœur des préoccupations politiques et sociales du moment.