Une commission internationale indépendante, mandatée par le Conseil des droits de l’homme mais ne s’exprimant pas au nom de l’ONU, a présenté ses premières conclusions sur les violences en Syrie au mois de mars. Les enquêteurs évoquent des exactions de grande ampleur et soulignent ce qu’ils qualifient de violences d’une intensité particulièrement préoccupante, selon le président de la Commission, Paulo Sergio Pinheiro.
Bilan humain et responsabilités en cours d’examen
Les affrontements évoqués par la commission auraient causé près de 1500 victimes, selon les estimations disponibles. Plusieurs centaines de membres des forces de sécurité figureraient également parmi les personnes tuées, blessées ou enlevées. Une organisation non gouvernementale fait état, de son côté, d’environ 1000 civils morts depuis le début des combats.
Les trois enquêteurs appellent les autorités provisoires à poursuivre l’établissement des responsabilités et à garantir que toute enquête nationale aboutisse à des conclusions publiées et transparentes. Hanny Megally, l’un des membres de la commission, a en outre insisté sur l’importance d’une réforme judiciaire respectueuse des droits humains.
Exactions documentées et fosses communes découvertes
Des témoignages recueillis par la commission mentionnent des cas où des hommes issus de la communauté alaouite auraient été isolés et tués. Des fosses communes ont été découvertes, tandis que plusieurs hôpitaux auraient été dépassés par l’afflux de corps. Par ailleurs, des dizaines de personnes ont été interpellées au cours des événements.
Violences attribuées à différentes factions
Si certains représentants des forces de sécurité du nouveau régime auraient tenté d’évacuer des civils et de limiter les abus, les enquêteurs signalent également que certaines factions auraient procédé à des exécutions extrajudiciaires et utilisé la torture de manière répandue. Ces pratiques, selon le rapport, auraient touché de nombreux villages.
Violations persistantes et appel à la protection des civils
La commission continue de recevoir des signalements de violations dans les régions touchées. Parmi elles figureraient des enlèvements de femmes, des arrestations arbitraires, des disparitions forcées ou encore des pillages. Lynn Welchman, membre de la commission, insiste sur la nécessité de mesures urgentes pour assurer la sécurité des communautés locales, en rappelant que des individus soupçonnés d’exactions ne devraient pas être intégrés aux forces de sécurité.
Focus sur la situation à Soueïda
Une enquête spécifique est en cours concernant Soueïda, dans le sud du pays, où plusieurs centaines de personnes auraient trouvé la mort lors de récents affrontements. La commission réaffirme son appel à la retenue, au dialogue et au respect du droit international humanitaire. Elle encourage notamment à garantir un accès total et sans obstacles à l’aide humanitaire dans ces zones.
Ces conclusions préliminaires s’inscrivent dans une démarche d’investigation visant à établir les responsabilités et à documenter les violations graves du droit international commises durant cette période en Syrie.